Témoignage
Cherchant un coin pour dormir après avoir débarqué du ferry, la plage de Boukhane m’offre un coin idéal et isolé pour passer cette première nuit au Maroc. C’est au matin et en parcourant la plage que j’ai effectué quelques clichés des derniers pêcheurs illégaux de Nador.
Moi et Ali, pêcheur.
Ambiance sonore : A venir
Témoignage
Cherchant un coin pour dormir après avoir débarqué du ferry, la plage de Boukhane m’offre un coin idéal et isolé pour passer cette première nuit au Maroc. C’est au matin et en parcourant la plage que j’ai effectué quelques clichés des derniers pêcheurs illégaux de Nador.
Plage de Boqueronesa
La pêche doit être rapide car la police veille. Depuis la plage, une petit embarcation traine un filet sur une centaine de mètres afin d’effectuer une courbe et d’attraper le menu fretin jouant dans les vagues à cette heure matinale. Ali, jeune marocain, dirige la manœuvre depuis la plage dans ses cuissarde. Il crie, ordonne. Dans l’eau, une paire de plongeurs en combinaison vétuste et munis de palmes prennent soin du filet et s’assure qu’il traîne sur les fonds sableux. Un moteur bricolé servant de treuil, posé sur une remorque corrodé de services accomplis, pétarade sur le plage et fume tout ce qu’elle peut. Le filet s’enroule sous la surveillance de tout un petit monde dont on arrive pas vraiment à savoir qui fait quoi, qui travaille, qui observe, qui maraude. Le filet se gonfle essentiellement de petits poissons, de poulpes et ramène le fruit de cette contrebande au son d’un moteur essoufflé. Une Mercedes ouvre son large coffre et ils sont une poignée à mouvoir le butin pour aller le déverser dans la véhicule inondé. L’allemande s’évade encore ruisselante et tout le monde s’affaire à partir, en mobylette pour certains, les palmes sous le bras, en voiture pour les gouvernants. La plage se vide, le silence revient. Plus loin, un nouveau groupe s’affaire, une nouvelle pèche s’annonce, le littoral se vide.